dimanche 6 juillet 2014

Mont Fuji

Salut! Ici MP pour la sixième et dernière entrée de ce court voyage! On avait quand même quelques attentes envers notre dernière destination: le mythique Mont Fuji! Initialement, on avait pensé le monter, dormir en haut dans des huttes, regarder le lever du soleil puis redescendre. Mais comme pour le reste du voyage, on avait pas vraiment planifié ça plus qu'il faut. Lors de la bière avec Julien à Tokyo, il nous a dit qu'il y faisait super froid et que les vents pouvaient être très forts. On a donc remis en doute l'équipement qu'on avait amené (ie un chandail chaud, un coupe-vent et des gants)... Et au fil des rencontres, plusieurs touristes nous ont dit qu'en effet, il fallait quand même être un minimum préparé pour grimper cette montagne de plus de 3000 mètres. Bref, on avait décidé de ne pas y monter mais plutôt d'aller dans la région et faire des petites randonnées dans le coin, quand même super beau avec des lacs et des montagnes!
Depuis le début du voyage, on avait l'impression que les trains japonais étaient d'une redoutable efficacité. He bien pour la première fois, le transport vers Kawaguchiko (le village au pied du mont Fuji) a été "compliqué". Pas compliqué en soi, plus simple même que ce à quoi on était habitués dans d'autres voyages, peut-être que le Japon a réussi à nous rendre pépères en seulement deux semaines!? Bref, on a pris un train qui nous a déposés à une station perdue, d'où on a dû attendre le passage d'un autre train, qui nous amenait à une autre station perdue. Puis de là on devait prendre une autre compagnie de train pour finalement se rendre à Kawaguchiko. Le tout prenait donc presque 4h, un temps interminable comparé à ce à quoi on était habitués au Japon, mais un temps tout de même pas désagréable puisque le paysage montagneux était bien joli! 
Comme d'habitude, on a cherché un peu pour se rendre à l'auberge de jeunesse: le Japon a beau être organisé dans presque toutes les sphères, côté cartes routières et orientation dans les villes, c'est possiblement la destination la plus compliquée qu'on ait faite! Soit la carte qu'on a ne donne les noms qu'en écriture occidentale alors que les noms de rues sont en japonais, soit il n'y a pas de noms de rues du tout, soit la carte est boboche et indique une rue sur deux...! Pendant qu'on marchait, on cherchait désespérément... le Mont Fuji en tant que tel! Il y avait tellement de nuages qu'on ne savait même pas de quel côté il pouvait être! On a finalement trouvé l'hostel, une autre de la chaine K's House (bonjour les rabais!) mais peut-être le moins bien qu'on ait fait à date avec eux. Un peu déçus, on s'est installés sur un tatami pour repenser à ce qu'on allait faire s'il faisait aussi moche durant deux jours. Un Allemand nous a jasé et il racontait qu'il avait pris l'autobus qui mène à la 5e station, monté le mont durant la nuit (6h), regardé le lever du soleil puis redescendu au petit matin et que ça se faisait bien! Ça nous a donc fait hésiter sur nos plans, tant qu'à ne pas voir le Mont Fuji de loin, on pourrait au moins aller dessus!? Par contre, ils annonçaient près de 3 cm de pluie durant la nuit... On allait donc être certainement trempés rendus en haut, et à 4 degrés, c'est probablement peu agréable. Après plusieurs tentatives de mon côté pour convaincre François à coup de "tu as seulement une paire de jeans, c'est peu efficace contre la pluie", on a fini par remédier à l'idée de monter...! Ce sera pour une autre fois peut-être! En plus, il paraît que ce n'est pas siiii extraordinaire car il n'y a pas vraiment de végétation et c'est assez populaire donc on peut parfois croiser plusieurs centaines de personnes sur le mont... On repassera pour l'impression d'être le premier à avoir atteint le sommet! On est donc allés marcher dans les environs, autour d'un gros lac devant les montagnes. C'était bien joli, malgré les nuages bas. Après un tour succinct de la ville, on est allés s'acheter un souper au gros supermarché OGINO, où on s'est fait un festin de plats préparés et comme dessert, une pâtisserie en forme du Mont Fuji! On a soupé à l'hostel en jasant à une Singapourienne. 
Dans les environs, on avait aussi comme idée d'essayer un onsen, qui sont en fait des bains chauds dont l'eau provient de sources thermales. On en a essayé un situé dans un hôtel chic. Il était bien: 1 bain bouillant à l'intérieur, un tiède dehors et un autre bassin entouré de rochers et de plantes! Le dernier était particulièrement joli! La majorité des onsen sont séparés hommes-femmes car on est obligés d'y être tout nu. Aussi, l'accès y est interdit si on porte des tatous car c'est leur moyen de s'assurer que le onsen ne devienne pas un lieu de rassemblement pour le crime organisé (les gens qui en font partie sont connus pour porter des tatous)! 
Après avoir pataugé chacun de notre côté, je suis allée lire tranquillement dans le dortoir alors que François écrivait le blogue dans la salle commune!  
Le lendemain matin, on avait mis le réveil très tôt pour essayer de voir si on pouvait apercevoir le Mont Fuji car on nous avait dit qu'il y avait habituellement moins de nuages le matin. Malheureusement, c'était encore complètement opaque! On est allés se recoucher avant de se diriger vers le cable car du coin. Le trajet en tant que tel était cocasse car on était pris avec un groupe de Chinois complètement surexcités à l'intérieur du cable car qui n'arrêtaient plus de faire des blagues, de crier et de glousser! En haut de la montagne, il y avait un point de vue sur le Mont Fuji, même si dans notre cas ça a plutôt été un point de vue sur une grosse plaine avec des nuages... C'est un peu fâchant: sachant qu'il faut qu'on réserve les hôtels d'avance au Japon, on est donc tributaires de la chance pour que la météo soit clémente la journée où on y est... Ou sinon il faudrait rester là pour 1 semaine pour être sûrs d'être capables de l'apercevoir à un certain moment? Finalement, on a jamais été capables de rien voir, même pas la base de la montagne! 
Pendant qu'on était en haut de la montagne, on en a profité pour marcher un peu dans un sentier en forêt. C'était très joli, en fait ça ressemblait étonnamment à la jungle, cèdres en plus! Et il y avait tellement de bruits d'oiseaux, ça nous faisait penser à l'Amazonie! On a marché pendant un certain temps jusqu'à ce qu'on se rappelle qu'on avait vu dans le coin des panneaux "attention aux ours" alors on est revenus sur nos pas et on a descendu la montagne à pied. C'était une belle promenade mais comme on était un peu déçus de ne pas avoir vu le mont Fuji (avoir su, on serait sûrement allés ailleurs qu'à Kawaguchiko), on a décidé de revenir vers Tokyo. 
Sur le chemin de retour, on a trouvé sur le trottoir l'équivalent de 80$! On est restés là un moment voir si quelqu'un avait l'air d'avoir perdu quelque chose mais les rues étaient vides... On s'est dit que ça devait être le Mont Fuji qui s'excusait d'avoir été plein de nuages! Le retour s'est fait plus facilement parce qu'on est tombés sur un train express! On a profité du fait qu'on soit revenus plus tôt à Tokyo pour aller visiter Kabuki-cho, un quartier dans Shinjuku. En plus des omniprésents néons, c'est aussi le quartier "chaud", comme nous le montrent explicitement les affiches et autres bars de massages... Il y avait aussi à chaque coin de rue des gars un peu louches qui restent là sans rien faire, comme pour contrôler qui entre dans le quartier. Comme quoi le crime organisé, les "yakusa" japonais, se tient dans le même type d'activités partout dans le monde... On a aussi pu apercevoir le resto de robots où on peut payer 50$ pour assister à un spectacle de robots en mangeant. Ayant vu les robots, des filles géantes aux seins de la même proportion, je ne vois pas trop l'intérêt à part le "what the fuck"!
Puis on est passés dans le quartier Golden Gai, un dédale de petites rues qui contiennent des minis bars. C'est comme plein de garde-robes avec 6-8 places dedans. Et n'entre pas là qui veut, il faut souvent être un "habitué" pour pouvoir y aller prendre un verre! Puis on est revenus vers notre hostel pour la nuit, le même qu'on avait fait au début du voyage, où on retournait parce qu'il n'y avait pas de place à l'autre qu'on aimait mieux (et parce qu'ils nous donnaient un rabais si on revenait). Notre dernière soirée a été consacrée à du magasinage de petits souvenirs et autres babioles au Don Quijote.
Le lendemain, après avoir bien fait nos sacs pour s'assurer que les bouteilles de sake qu'on ramenait n'allaient pas exploser durant le transport, on s'est dirigés vers la station de métro, le moyen le plus économique de se rendre à l'aéroport! Après 1h30 de trajet, on s'est envolés vers Minneapolis puis vers Montréal dans un vol sans histoire. Puis on a conclu ce beau voyage avec un souper chez mes parents avec la mère de François et mes voisins!
Merci à tous ceux qui ont lu le blogue! À une prochaine fois!

4 commentaires:

  1. "Atami Hote, 19 février 1917
    Ce matin je suis partie avec l’intention d’aller, tout simplement, visiter un temple dans le voisinage, puis de ce temple j’ai grimpé à un autre, puis au réservoir qui approvisionne le village en eau douce, puis plus haut, et j’ai alors rencontré un chemin de pélerinage marqué de distance en distance par des pierres du panthéon japonais - en fait, un Bodhisattva travesti. Et j’ai suivi le chemin très loin, toujours plus haut vers les cimes tant qu’après plusieurs heures de marche, j’ai gagné une sorte d’autel rustique où siégeait un Bouddha sous un très humble toit de chaume. A proximité, deux maisons où l’on vendait des rafraîchissements. J’y ai mangé une orange et bu du thé et la patronne a réussi à me faire comprendre, en japonais, que je devais monter encore plus haut et, de là, verrais le fameux mont Fuji. Donc, encore une longue grimpade et puis la vue très complète de ce roi des montagnes du Japon avec sa pèlerine de neige sur son dos rond. Pauvre géant pour qui a hanté les sommets himalayens!
    [...]
    (Kyoto, 6 juillet 1917)
    Tout cela ne me guérit pas de mes fièvres et je ne m’acclimate décidément pas au Japon. Et dans ce milieu puéril et artificiel à outrance, je rêve des steppes de là-haut, des chevauchées lentes parmi les monts, des horizons infinis et des nuits étoilées, sous lesquelles se dressent les petites tentes et dans le feu en plein air où bout le thé du soir, enveloppés d’immensité."
    ¨Journal de voyage 1¨, d’Alexandra David-Néel
    Merci à vous deux d'avoir partagé votre voyage éclair au Japon.
    K

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  2. Bonne chose que vous soyiez revenus avant Neoguri. K

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  3. Avec tout ce que je trouve dans l'enveloppe SASE, est-il possible que vous l'ayiez postée... mais oui!! de Tokyo le 3! Fantastique! Merci pour tout!
    K

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