dimanche 6 juillet 2014

Mont Fuji

Salut! Ici MP pour la sixième et dernière entrée de ce court voyage! On avait quand même quelques attentes envers notre dernière destination: le mythique Mont Fuji! Initialement, on avait pensé le monter, dormir en haut dans des huttes, regarder le lever du soleil puis redescendre. Mais comme pour le reste du voyage, on avait pas vraiment planifié ça plus qu'il faut. Lors de la bière avec Julien à Tokyo, il nous a dit qu'il y faisait super froid et que les vents pouvaient être très forts. On a donc remis en doute l'équipement qu'on avait amené (ie un chandail chaud, un coupe-vent et des gants)... Et au fil des rencontres, plusieurs touristes nous ont dit qu'en effet, il fallait quand même être un minimum préparé pour grimper cette montagne de plus de 3000 mètres. Bref, on avait décidé de ne pas y monter mais plutôt d'aller dans la région et faire des petites randonnées dans le coin, quand même super beau avec des lacs et des montagnes!
Depuis le début du voyage, on avait l'impression que les trains japonais étaient d'une redoutable efficacité. He bien pour la première fois, le transport vers Kawaguchiko (le village au pied du mont Fuji) a été "compliqué". Pas compliqué en soi, plus simple même que ce à quoi on était habitués dans d'autres voyages, peut-être que le Japon a réussi à nous rendre pépères en seulement deux semaines!? Bref, on a pris un train qui nous a déposés à une station perdue, d'où on a dû attendre le passage d'un autre train, qui nous amenait à une autre station perdue. Puis de là on devait prendre une autre compagnie de train pour finalement se rendre à Kawaguchiko. Le tout prenait donc presque 4h, un temps interminable comparé à ce à quoi on était habitués au Japon, mais un temps tout de même pas désagréable puisque le paysage montagneux était bien joli! 
Comme d'habitude, on a cherché un peu pour se rendre à l'auberge de jeunesse: le Japon a beau être organisé dans presque toutes les sphères, côté cartes routières et orientation dans les villes, c'est possiblement la destination la plus compliquée qu'on ait faite! Soit la carte qu'on a ne donne les noms qu'en écriture occidentale alors que les noms de rues sont en japonais, soit il n'y a pas de noms de rues du tout, soit la carte est boboche et indique une rue sur deux...! Pendant qu'on marchait, on cherchait désespérément... le Mont Fuji en tant que tel! Il y avait tellement de nuages qu'on ne savait même pas de quel côté il pouvait être! On a finalement trouvé l'hostel, une autre de la chaine K's House (bonjour les rabais!) mais peut-être le moins bien qu'on ait fait à date avec eux. Un peu déçus, on s'est installés sur un tatami pour repenser à ce qu'on allait faire s'il faisait aussi moche durant deux jours. Un Allemand nous a jasé et il racontait qu'il avait pris l'autobus qui mène à la 5e station, monté le mont durant la nuit (6h), regardé le lever du soleil puis redescendu au petit matin et que ça se faisait bien! Ça nous a donc fait hésiter sur nos plans, tant qu'à ne pas voir le Mont Fuji de loin, on pourrait au moins aller dessus!? Par contre, ils annonçaient près de 3 cm de pluie durant la nuit... On allait donc être certainement trempés rendus en haut, et à 4 degrés, c'est probablement peu agréable. Après plusieurs tentatives de mon côté pour convaincre François à coup de "tu as seulement une paire de jeans, c'est peu efficace contre la pluie", on a fini par remédier à l'idée de monter...! Ce sera pour une autre fois peut-être! En plus, il paraît que ce n'est pas siiii extraordinaire car il n'y a pas vraiment de végétation et c'est assez populaire donc on peut parfois croiser plusieurs centaines de personnes sur le mont... On repassera pour l'impression d'être le premier à avoir atteint le sommet! On est donc allés marcher dans les environs, autour d'un gros lac devant les montagnes. C'était bien joli, malgré les nuages bas. Après un tour succinct de la ville, on est allés s'acheter un souper au gros supermarché OGINO, où on s'est fait un festin de plats préparés et comme dessert, une pâtisserie en forme du Mont Fuji! On a soupé à l'hostel en jasant à une Singapourienne. 
Dans les environs, on avait aussi comme idée d'essayer un onsen, qui sont en fait des bains chauds dont l'eau provient de sources thermales. On en a essayé un situé dans un hôtel chic. Il était bien: 1 bain bouillant à l'intérieur, un tiède dehors et un autre bassin entouré de rochers et de plantes! Le dernier était particulièrement joli! La majorité des onsen sont séparés hommes-femmes car on est obligés d'y être tout nu. Aussi, l'accès y est interdit si on porte des tatous car c'est leur moyen de s'assurer que le onsen ne devienne pas un lieu de rassemblement pour le crime organisé (les gens qui en font partie sont connus pour porter des tatous)! 
Après avoir pataugé chacun de notre côté, je suis allée lire tranquillement dans le dortoir alors que François écrivait le blogue dans la salle commune!  
Le lendemain matin, on avait mis le réveil très tôt pour essayer de voir si on pouvait apercevoir le Mont Fuji car on nous avait dit qu'il y avait habituellement moins de nuages le matin. Malheureusement, c'était encore complètement opaque! On est allés se recoucher avant de se diriger vers le cable car du coin. Le trajet en tant que tel était cocasse car on était pris avec un groupe de Chinois complètement surexcités à l'intérieur du cable car qui n'arrêtaient plus de faire des blagues, de crier et de glousser! En haut de la montagne, il y avait un point de vue sur le Mont Fuji, même si dans notre cas ça a plutôt été un point de vue sur une grosse plaine avec des nuages... C'est un peu fâchant: sachant qu'il faut qu'on réserve les hôtels d'avance au Japon, on est donc tributaires de la chance pour que la météo soit clémente la journée où on y est... Ou sinon il faudrait rester là pour 1 semaine pour être sûrs d'être capables de l'apercevoir à un certain moment? Finalement, on a jamais été capables de rien voir, même pas la base de la montagne! 
Pendant qu'on était en haut de la montagne, on en a profité pour marcher un peu dans un sentier en forêt. C'était très joli, en fait ça ressemblait étonnamment à la jungle, cèdres en plus! Et il y avait tellement de bruits d'oiseaux, ça nous faisait penser à l'Amazonie! On a marché pendant un certain temps jusqu'à ce qu'on se rappelle qu'on avait vu dans le coin des panneaux "attention aux ours" alors on est revenus sur nos pas et on a descendu la montagne à pied. C'était une belle promenade mais comme on était un peu déçus de ne pas avoir vu le mont Fuji (avoir su, on serait sûrement allés ailleurs qu'à Kawaguchiko), on a décidé de revenir vers Tokyo. 
Sur le chemin de retour, on a trouvé sur le trottoir l'équivalent de 80$! On est restés là un moment voir si quelqu'un avait l'air d'avoir perdu quelque chose mais les rues étaient vides... On s'est dit que ça devait être le Mont Fuji qui s'excusait d'avoir été plein de nuages! Le retour s'est fait plus facilement parce qu'on est tombés sur un train express! On a profité du fait qu'on soit revenus plus tôt à Tokyo pour aller visiter Kabuki-cho, un quartier dans Shinjuku. En plus des omniprésents néons, c'est aussi le quartier "chaud", comme nous le montrent explicitement les affiches et autres bars de massages... Il y avait aussi à chaque coin de rue des gars un peu louches qui restent là sans rien faire, comme pour contrôler qui entre dans le quartier. Comme quoi le crime organisé, les "yakusa" japonais, se tient dans le même type d'activités partout dans le monde... On a aussi pu apercevoir le resto de robots où on peut payer 50$ pour assister à un spectacle de robots en mangeant. Ayant vu les robots, des filles géantes aux seins de la même proportion, je ne vois pas trop l'intérêt à part le "what the fuck"!
Puis on est passés dans le quartier Golden Gai, un dédale de petites rues qui contiennent des minis bars. C'est comme plein de garde-robes avec 6-8 places dedans. Et n'entre pas là qui veut, il faut souvent être un "habitué" pour pouvoir y aller prendre un verre! Puis on est revenus vers notre hostel pour la nuit, le même qu'on avait fait au début du voyage, où on retournait parce qu'il n'y avait pas de place à l'autre qu'on aimait mieux (et parce qu'ils nous donnaient un rabais si on revenait). Notre dernière soirée a été consacrée à du magasinage de petits souvenirs et autres babioles au Don Quijote.
Le lendemain, après avoir bien fait nos sacs pour s'assurer que les bouteilles de sake qu'on ramenait n'allaient pas exploser durant le transport, on s'est dirigés vers la station de métro, le moyen le plus économique de se rendre à l'aéroport! Après 1h30 de trajet, on s'est envolés vers Minneapolis puis vers Montréal dans un vol sans histoire. Puis on a conclu ce beau voyage avec un souper chez mes parents avec la mère de François et mes voisins!
Merci à tous ceux qui ont lu le blogue! À une prochaine fois!

vendredi 4 juillet 2014

Tokyo, prise 2

Salut, c'est François!

De retour à Tokyo, on avait pour but de faire certains quartiers que notre première visite ne nous avait pas permis de couvrir. Au menu: l'éclectique Asakusa, le tranquille Ueno, le traditionnel Yanaka, le geek Akihabara et le sumo Ryogoku!

On a d'abord marché vers le coeur d'Asakusa, le quartier de notre hostel: le temple Senso-ji. Immense temple shinto caché derrière d'énormes lanternes, ce sanctuaire urbain rouge vif est situé à la fin d'une longue allée de boutiques de souvenirs bien agréable à visiter. On y a croisé un bon nombre de touristes chinois âgés! Une bien belle visite, qu'on a complétée par une balade dans Asakusa. On trouve de tout dans ce quartier marchand, notamment un magasin génial qui vend tout ce qui peut possiblement exister, de la bouffe à l'électronique aux cosmétiques en passant par les jouets érotiques! Chez Don Quijote, on est d'abord accueillis par un immense aquarium plein de poissons multicolores, puis on prend un plaisir fasciné à voir tout ce qui peut être en vente! Un must de Tokyo, définitivement!

Après un bref arrêt dans un resto de dumplings pour nourrir l'estomac gargouillant de Mémé, on a quitté Asakusa à pied pour le quartier voisin de Ueno. À côté de la gare de Ueno, centre névralgique du quartier, on trouve un très grand parc dont l'ombre était très appréciée par cette journée chaude et ensoleillée. Le parc était bien, mais on en avait vu des mieux ailleurs (même si le Lonely Planet en faisait un hit de Tokyo!). On y a vu deux groupes péruviens qui s'affrontaient des deux côtés de la place centrale de la ville à coup de musique andine et on a quitté le parc en sifflotant "El Condor pasa"! Mondialisation, quelqu'un? :)

Ensuite, direction Yanaka! Yanaka est une partie de Tokyo qui a miraculeusement survécu aux tremblements de terre et aux bombardements du siècle dernier. Résultat: on y trouve encore beaucoup de petits temples, de cimetières de quartier et de vieilles demeures, parsemés au hasard de petites allées. Malgré tout, ça demeure entrecoupés de nouvelles constructions, donc ça enlève un peu au charme. Une marche agréable sans être inoubliable, mais qui nous montre une facette du Tokyo traditionnel qu'on imagine plus à Kyoto ou dans un village de campagne que dans la mégalopole japonaise! Au pied de l'escalier des chats errants du quartier (malheureusement, il n'y en avait aucun lors de notre passage, probablement en raison du chaud soleil de midi), on a mangé un chou à la crème au thé vert dans une pâte au riz. Intéressant, mais on en prendrait pas tout plein! On a visité la rue marchande de Yanaka, avec ses petits étals et ses boutiques de bouffe et de gogosses, avant de prendre le train vers le centre de la ville.

À la sortie de la gare de Tokyo (où Mémé a fait une belle démonstration de la danse du bacon en tentant d'éviter des passagers), on s'est dirigés vers un grand magasin de vêtements que le guide recommandait et sur lequel Mémé avait jeté son dévolu. C'était un genre de Ikea avec du linge, mais finalement rien n'a fait le bonheur de Mémé. Comme on était dans le quartier, on en a profité pour visiter les jardins de la cité impériale. Ils étaient bien beaux, avec les vestiges des murailles en plus, mais ceux de Kanazawa étaient encore plus frappants! Peut-être nos standards sont-ils rendus plus élevés après 2 semaines au Japon, à voir des jardins et des temples en série?

En revenant, on s'est dirigés vers le quartier Akihabara, le quartier des otakus (geek) de Tokyo. C'est l'épicentre de la sous-culture des mangas, du cosplay et des jeux vidéos qui caractérise une partie du Japon contemporain. Tapageur, le quartier est saturé de néons et tapissé d'affiches de héros de mangas (en fait surtout d'héroïnes sexy)! On est entrés dans quelques magasins: on y vend des figurines de mangas, des dvds de mangas, des mangas tout courts... Quand ce n'est pas directement des machines style arcades qui permettent de gagner des figurines! Parlant d'arcades, certains étages leur sont entièrement consacrés, freaks de Dance Dance Revolution et autres patentes du même genre en prime! Naturellement, le tout ne serait pas complet sans de nombreux magasins d'électronique! Et qui dit geek-qui-passe-sa-vie-devant-l'ordi dit aussi (au Japon) ramen, avec tout plein de restos de nouilles pour les gamers! Un quartier fascinant dans sa geekitude avouée, mais il faut vraiment un fan pour l'adorer disons!

Néanmoins, le clou du quartier et son aspect le plus bizarre sont les maid cafés. Un maid café, c'est un endroit où de jeunes filles déguisées en femmes de chambre accueillent les clients (surtout des gars) avec tout le cute possible, chantent des chansons et servent des desserts mignons en forme de chat. Vous voyez le genre! Bref, c'est censé être l'apothéose du kawaii (mignon) mélangé avec le cosplay! Je trouvais qu'il pouvait être amusant d'y faire un tour, mais en fait... l'atmosphère est un peu déprimante plutôt que bon enfant! On a fait un tour dans un maid café après avoir hésité sur le prix (c'est quand même assez cher) et on est à peine restés 5 minutes. D'abord, l'endroit était presque vide: les 2 autres clients étaient des Japonais à l'air déprimé, qui avaient l'air de tromper l'ennui et la solitude ici en compagnie de jolies filles... Ensuite, l'ambiance rappelait davantage celle, un peu glauque, bizarre et lubrique, d'un bar de danseuses... Et on s'est rendus compte que les maid café, c'est un peu ça dans le fond: des clients seuls, qui sous le couvert du "cute" zieutent des filles en buvant une consommation trop chère dans un lieu vaguement mal famé. On était loin de l'atmosphère comico-bizarroide que j'espérais (bon, on était mercredi pm, c'était peut-être pas le meilleur moment, mais tout de même!)...

Après cette expérience, on s'est éloignés un peu pour manger un set lunch dans un supermarché. Les supermarchés japonais proposent souvent, à bas prix, des plats préparés très bons, notamment des sushis! On a ensuite quitté les aspects particuliers de la culture pop japonaise pour ceux de la culture traditionnelle japonaise. En débarquant dans le quartier Ryogoku, on tombe d'abord sur le stade de sumo de la ville, orné de grandes fresques d'obèses en couche (ça a vraiment l'air de ça) s'affrontant devant un public ravi. On aurait bien voulu voir un combat ou à tout le moins une pratique, mais on s'est renseignés et il n'y en avait pas lors de notre passage... Ensuite, on a traversé un joli jardin où des écoliers s'amusaient à taquiner des tortues, puis on a marché le long de la rivière Sumida qui traverse Tokyo. On est enfin revenus à l'hostel par le quartier Asakusa.

À l'auberge, on a fraternisé avec deux Australiens (encore! il y en a partout ici!), un Brésilien qui parlait français (Pedro), une Allemande geek et un étrange Coréen. C'était le free drinks night à l'hostel et on a pu déguster du saké et du vin de prune (miam) gratuits, avec quelques craquelins japonais typiques! C'était très agréable, et on a prolongé le plaisir en allant souper avec le Brésilien avec lequel on s'entendait très bien. On a mangé dans un petit resto de crêpes japonaises. En fait, il s'agit de nouilles, de chou, d'oeufs, de porc et de sauce teryaki sur une crêpe, c'est très bon! En revenant à l'hostel, on a terminé la soirée en jasant à tout le monde avant d'aller dormir!

Avant de vous quitter, un petit aparté sur les touristes qu'on croise au Japon. Contrairement à l'Amérique du Sud où on ne croisait que de jeunes backpackers, ou à l'Asie centrale où on ne croisait que des gens un peu ou beaucoup fous (du genre "je me rends en Australie à vélo à partir de la Suède",  "je suis une femme et je compte visiter l'Afghanistan en touriste", "j'ai visité la Syrie et la Somalie dernièrement" ou "les zones tribales du Pakistan gagnent à être connues"), le Japon accueille des types plus variés de visiteurs. En voici quelques exemples qui peuvent se recouper:

- Les familles avec de jeunes (ou moins jeunes) enfants: preuve que le Japon est très sécuritaire et facile à voyager, tout en étant dépaysant;
- Les personnes âgées en voyage de groupe, caméra à 10 000$ au cou: voir commentaire ci-haut
- Les groupes de Chinois, jeunes ou vieux (surtout vieux): parce que c'est proche (et aussi parce qu'ils aiment être en groupe);
- Les backpackers normaux qui font attention à leur budget  (i.e. nous, mettons);
- Les backpackers des pays sécuritaires à budget de type "yolo". Se subdivise en 2 types: le raffiné (i.e. ceux qui font le tour de l'Europe ou des États-Unis, qui mangent dans de bons restos, trouvent que c'est un bargain qu'on demande 35$ pour un lit en dortoir et paient sans rechigner les droits d'accès élevés aux musées, temples et autres attractions)  et le fêtard (i.e. ceux qui n'ont pas peur de dépenser des fortunes en bières et en sortent tous les soirs). On croise ce type de backpacker également dans les pays plus funky, mais en moins grand nombre;
- Le backpacker insécure ou trop prudent: propre au Japon, ce type de voyageur a un jour osé venir au Japon et revisite depuis, généralement pour la Xe fois, les mêmes villes japonaises. Sa zone de confort est très circonscrite et il trouve aventureux ceux qui s'éloignent un tant soit peu des grands circuits touristiques. Aurait de la difficulté à survivre ailleurs que dans un environnement aussi confortable que celui du Japon;
- Le backpacker qui préfère la valise encombrante et lourde au sac à dos: étonnamment nombreux, sans qu'on sache vraiment pourquoi;
-  Le geek (i.e. le ou la fan de mangas, qui a appris le japonais en écoutant des anime. Fan de cosplay, vient au Japon pour assouvir ses passions. N'en est généralement pas à sa première visite, ou alors planifie déjà de revenir. On le trouve à Akihabara, dans des bars de karaoké à chanter des chansons qu'il connait déjà par coeur, ou sur des photos où il fait le signe de peace);
- Le voyageur d'affaires: profite d'un congrès à Tokyo pour visiter le Japon;
- Les Australiens: constituent au moins le tiers de tous les backpackers qu'on a rencontrés;
- Les Français: ils sont partout, et le Japon ne fait pas exception;
- Enfin, quelques bibittes étranges, comme ce métalleux à l'identité sexuelle incertaine qui partageait mon dortoir à Tokyo. Difficile de dire ce qu'ils font là, mais ponctuent le paysage de leur présence!

Et puis pour terminer, quelques impressions générales sur le Japon après 2 semaines de voyage:

- Le Japon est probablement la civilisation la plus raffinée du monde. À tout le moins, de tous les pays que j'ai pu visiter jusqu'à aujourd'hui. La culture japonaise a été empruntée en bonne partie à la Chine (la puissance dominante il y a 1200 ans, quand le Japon a été unifié) et a été adaptée au fil du temps à la sauce japonaise, tout en étant indéniablement influencée par l'Occident (Europe d'abord, États-Unis ensuite). On est frappé par l'extrême souci de la propreté, de la politesse, de l'amabilité, du bien-être, de l'harmonie sociale et du détail en général. À titre d'exemple, les rues sont impeccables, même s'il n'y a pas de poubelles: les gens jettent leurs déchets chez eux! On note rapidement l'organisation méticuleuse de tous les aspects de la vie quotidienne. La culture est riche et bouillonnante, en constante évolution tout en ne reniant pas le passé. Illustration parmi d'autres de ce qui précède, la cuisine est exquise et incroyablement diversifiée.

- Le Japonais typique suit consciencieusement et sans protester les règles écrites et non-écrites qui régissent la complexe société japonaise. À titre d'exemple, tout le monde fait la file pour entrer dans le métro. On demande aux usagers du métro de s'abstenir de parler au téléphone: personne ne le fait. Encore plus qu'en Chine, le collectif prime sur l'individualisme au nom du maintien de l'harmonie sociale, bien qu'il existe des exceptions. Même les écarts à la norme semblent codifiés! Par exemple, le businessman saoul dans le métro le soir va tituber, dormir sur son banc, balbutier, voire vomir dans un coin, mais ne dérangera personne en se battant, en hurlant ou causant du grabuge, comme ça pourrait être le cas en Occident...

-Impossible de ne pas percevoir non plus la fascination des Japonais pour l'Occident, qui se traduit par leur amour du français (qui semble être pour eux la "langue du raffinement" affichée à toutes les sauces sur les boutiques) ou encore l'adoption des coutumes américaines comme nulle part ailleurs (baseball, notamment). Le standard de beauté japonais est également très clairement axé sur une peau plus blanche, des yeux moins bridés (voir les pubs visant le public féminin et les mangas en général)....

Le mont Fuji et la fin du voyage pour bientôt!

mercredi 2 juillet 2014

Kanazawa, Shirakawago et Takayama

Salut tout le monde! C'est au tour de MP!

Nous avons quitté avec regret notre hostel de Kyoto pour monter vers ce qu'on appelle les "alpes japonaises". Le trajet en train vers Kanazawa, une ville côtière, était très beau parce qu'on voyait de plus en plus de montagnes, et les montagnes on trouve ça très joli! On avait réservé à la guesthouse Pongyi pour la nuit. Les hostels au Japon ferment parfois pendant quelques heures l'après-midi, pour faire le ménage. On a quand même tenté notre chance pour y déposer nos backpacks. En s'aventurant dans la petite maison, François a fait peur à la propriétaire (qu'on appellera Pongyi vu qu'on a oublié son nom) qui passait l'aspirateur. Elle n'avait pas du tout l'air d'être dérangée et était toute heureuse de nous accueillir chez elle! Elle nous a conviés à une cérémonie du thé qu'ils allaient organiser le soir-même, où on allait bien sûr aller! Tout contents de notre première impression sur l'hostel, on est partis explorer la ville, connue pour un quartier où habitaient les samurais et pour un grand jardin. Comme on l'a vu à quelques reprises depuis notre arrivée au Japon, Kanazawa est divisée par des petits canaux et une rivière. Souvent, les rues autour des canaux sont très mignonnes car les Japonais adorent faire des jardins, même dans les endroits improbables. En effet, presque toutes les maisons ont devant chez elles plein de pots de fleurs/de plantes, même s'il y a à peine d'espace! Au gré des petites rues, on est tombés sur un resto indien/népalais qui a attiré notre attention et on a pas été durs à convaincre en voyant l'immense pain nan qu'ils servaient!

Puis, on est passés par l'ancien quartier des samurais, constitué de petites rues en pierres avec des maisons toutes en bois, c'était bien joli! Après avoir longé la grosse rivière (elle aussi "pavée", comme à Kyoto), on s'est dirigés vers le quartier des temples. C'étaient surtout des petits temples, simples et jolis! On n'y a pas passé énormément de temps parce qu'on avait une légère écoeurantite des temples après Kyoto... Comme je vous disais, Kanazawa est connue pour un grand jardin, qui serait "un des trois plus beaux jardins du Japon". En effet, c'était très joli et très grand! Décidément, les Japonais aiment les espaces verts et on les remercie! Il y avait plusieurs étangs, des sentiers qui menaient à des petites pagodes et bien sûr, des petits ponts. On y est restés pendant un bon moment, en partie pour observer les poissons qu'ils mettent (?) dans les étangs. On se croirait tout droit sortis du Jardin Dion (ok, référence très "Ste-Thérèse"...) avec des carpes brunes ou rouges, d'une taille parfois assez impressionnante, qui barbottent tranquillement et qui ont appris que quand une face d'humain est près de l'eau, ça veut souvent dire qu'ils vont se faire donner de la bouffe donc ils nagent tous dans notre direction et nous regardent avec des yeux suppliants en ouvrant la bouche! Il y avait aussi deux tortues assez massives, bref beaucoup de plaisir pour la animal-lover en moi.

Autre attraction de Kanazawa: l'ancien château d'un seigneur local, partiellement reconstruit suite à un nombre incalculable d'incendies (les choses brûlent souvent au Japon apparemment). La visite était bien intéressante et ça sentait vraiment bon puisque toute la structure est faite en cèdre. D'ailleurs, c'est quelque chose qu'on trouve un peu drôle au Japon: ils sont très fiers de raconter d'où proviennent les matériaux qu'ils utilisent pour la reconstruction des châteaux/temples. Je comprends la symbolique de "le bois provient de cèdres tricentenaires de la région X..." mais il me semble que c'est quand même dommage de couper autant d'arbres centenaires non?!? On a aussi visité les jardins du château, qui étaient beaucoup moins entretenus que le jardin précédent. Finalement, on est revenus par un quartier de geishas situé le long de la rivière, lui aussi très mignon. Par contre, c'est toujours difficile de savoir si c'est un quartier "original" ou s'il a été reconstruit puisque seulement quelques villes de plus de 100 000 habitants n'ont pas été bombardées durant la deuxième guerre mondiale!

Puis on est revenus vers la guesthouse, où on s'est fait accueillir par une Pongyi aussi heureuse de nous revoir que si on avait été ses enfants! Pendant qu'on remplissait les papiers du check-in attablés à une table basse en buvant un thé froid, elle s'empressait de nous présenter à tous les autres voyageurs de l'hôtel qui revenaient de leur journée de visite. Elle appelait tout le monde par son prénom (elle avait bien de la misère à prononcer "François")! Pour la cérémonie du thé, une autre employée nous a montré comment préparer du matcha pendant que Pongyi prenait des photos de tout le groupe (on était 10). Le matcha est du thé vert réduit en poudre, qu'on dilue dans de l'eau chaude avec un espèce de petit fouet. Il faut brasser vraiment fort pour faire des bulles à la surface. On a aussi mangé un morceau de gâteau japonais, mais tout le monde avait l'air déçu en découvrant que l'intérieur était des haricots noirs et non du chocolat! Après que tout le monde ait préparé et bu son matcha, Pongyi a sorti un "théâtre de papier" et deux Australiens se sont portés volontaires pour faire la narration (et pour se deguiser en seigneur et princesse japonais), qui racontait l'histoire de Kanazawa. C'était bien drôle! Puis, François et moi on est allés jaser et prendre une bière avec 3 Australiens sur un minuscule quai qui donnait au-dessus d'un canal. C'était bien agréable! J'ai laissé François et ses débats de relations internationales avec les Australiens (aussi férus de RI) pour aller faire dodo, mais un Polonais qui était dans notre dortoir avait bien envie de me jaser ça! Finalement, on s'est couchés tard, bien heureux de notre guesthouse qui nous faisait sentir comme à la maison!

Le lendemain matin, après avoir assuré à Pongyi qu'on avait bien dormi, on a quitté cette auberge si attachante! Honnêtement, les installations (dortoirs, salle de bain etc) n'étaient pas extraordinaires mais l'ambiance était tellement géniale qu'on aurait accepté n'importe quoi! C'est fou à quel point cette dame avait le tour pour nous faire apprécier sa petite entreprise et sans sa présence chaleureuse, l'expérience aurait été toute autre! Elle a tenu à prendre une photo de nous avant qu'on parte et, avec l'autre employée, elles sont restées dehors pour nous faire des signes de la main jusqu'à ce qu'on soit loin!

Notre bus vers Shirakawago, à l'instar des trains, était pile à l'heure! Heureusement qu'on avait réservé nos sièges parce qu'avec les 6 passagers en tout, ça aurait été difficile de trouver une place haha!... C'était la première fois qu'on utilisait un autre moyen de transport que le train, et je ne sais pas si c'est parce que le train est si populaire mais les deux bus qu'on a pris étaient presque vides... En plus, c'est cher. Pour 2h de route, ça nous a coûté 45$ chaque. Comme vous savez, on a une passe de train mais on devait prendre le bus parce que c'était le seul moyen de se rendre à Shirakawago, un village de maisons au toit de chaume, chose à laquelle on ne s'attend pas nécessairement au Japon! Le village était placé au fond d'une vallée, avec de grandes montagnes toutes vertes autour! Mais le village en soi était un peu décevant selon nous: très touristique, ça enlevait un peu d'ambiance... On est montés au haut d'une colline pour observer le village et les environs de haut. Et là, la tache dans l'objectif de notre caméra est réapparue (elle avait disparu à Nara sans qu'on comprenne pourquoi!)! On a donc gossé à tour de rôle sur l'appareil photo, en soufflant dedans et en tapochant, ce qui a fini par marcher, comme si la grosse poussière se déplaçait devant l'objectif à son bon vouloir...1

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J'avoue qu'au Japon, on s'attendait à voir plus de bizarreries vu que les Japonais sont connus pour leur grande imagination mais c'est finalement très "pays développé". Par contre, une chose qui nous fait vraiment rire c'est l'habitude que certains ont de promener leurs chiens en poussette! En plus ils sont souvent habillés! Il me semble que "sortir le chien" c'est plus pour le faire marcher que seulement pour qu'il prenne l'air non?
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Après avoir bien fait le tour du village, on est repartis en bus, où j'ai dormi tout le long dans une position inconfortable, réveillée parce que ma jambe commençait à souffrir du manque de sang! Après autant de nuits de bus en Amérique du Sud, j'avais développé des positions assez particulières pour réussir à dormir. D'ailleurs, en avion, vous essaierez la position des pieds sur le hublot et la tête sur les cuisses de la personne à côté de vous (que vous connaissez idéalement), c'est pas pire!

Takayama, notre prochaine destination, est une autre petite ville avec de jolies rues et des jardins (vous commencez à comprendre en quoi consistent les villes japonaises!). Notre hostel était très bien, surtout qu'il mettaient à la disposition des clients une machine à concasser de la glace pour se faire des slushs maison! Wow! On s'est reposé un peu dans le dortoir avant de partir explorer la ville, ville qu'on a beaucoup appréciée finalement! Takayama a une majorité de jolies rues, qui ne sont pas perdues au milieu de quartiers laids, contrairement à d'autres villes comme Kyoto par exemple. On a mangé des ramen (soupe de nouilles agrémentée de X selon le choix, exemple des tranches de filets de porc et du bambou), une spécialité de Takayama paraît-il! Puis on est revenus à l'hostel où on a écrit le blog, mangé de la slush et fait le lavage (on se gâte au Japon, on paie pour utiliser une machine à laver, c'est étonnamment peu cher comparé à ce que c'était en Amérique du Sud)! On a aussi jasé avec des Français, nationalité qui était omniprésente dans cette auberge!

Le lendemain allait être consacré à une visite plus en profondeur de Takayama. On a encore marché dans des belles petites rues avec des maisons en bois! L'arrêt au "marché du matin" nous a un peu déçus, avec environ 10 tentes qui vendaient quelques concombres. (D'ailleurs, les fruits et légumes sont suuuuuper chers au Japon. Pour un casseau de tomates cerises, c'est 8$, pour un melon de forme parfaite ça peut aller jusqu'à plusieurs centaines de dollars! J'ai voulu acheter des kiwis, pensant que c'était un prix à la livre ou au kilo, mais finalement c'était 1$ par kiwi! C'est peut-être pour ça qu'il y a peu de légumes dans leurs plats?) L'office touristique de la ville nous proposait un itinéraire pour marcher parmi les attractions de la ville, qu'on a décidé de suivre! Bien sûr, on est passés devant tout plein de petits temples dispersés ici et là, qui étaient souvent à flanc de montagne avec de beaux cimetières perdus dans la forêt. Après avoir bien vagabondé dans la ville, on a décidé d'aller voir ce que la carte voulait dire par "bain de pieds". Il s'agissait en fait d'une petite fontaine d'eau tiède où on pouvait y tremper les pieds gratuitement. C'était vraiment apprécié après avoir tant marché!

On est revenus à l'hostel, où on s'est préparé une dernière slush (mmmmmmhhhh) et on s'est dirigés vers la gare pour attraper un train vers Nagoya, d'où on allait transférer vers Tokyo. Le trajet vers Nagoya est le plus beau qu'ont ait fait à date je crois! Même si on n'était pas tout à fait dans le plus haut des alpes japonaises, il y avait de belles grandes montagnes vertes tout autour de la voie ferrée et on a longé pendant très longtemps une rivière sauvage!

À Nagoya, on a changé pour un Shinkansen et en peu de temps on était rendus à Tokyo. On avait réservé dans la même chaine K's house, et c'était beaucoup mieux que l'hostel qu'on avait fait en arrivant à Tokyo! On est partis à la recherche d'un resto dans les environs et j'ai eu droit à un super bon riz frit: il venait dans une poêle chaude et l'oeuf était liquide dans le fond avec un tas de riz sur le dessus et une tranche de beurre et je devais mélanger le tout moi-même pour cuire l'oeuf!

On a jasé un bon bout de temps avec un Australien bien sympa (le Japon semble être une destination populaire en Australie!)  avant de se faire des adieux déchirants pour aller dans nos dortoirs respectifs!

La suite de Tokyo pour la prochaine fois!