mercredi 25 juin 2014

Tokyo

Konnichiwa! Ici Mémé qui se lance pour notre première entrée de blog!

On est partis de bon matin de Montréal. Comme on se rendait à Minneapolis, il fallait passer les douanes américaines. C'est là que je me suis rendue compte que mon anglais était pas mal plus loin que mon espagnol... Contrairement aux douanes terrestres américaines, le douanier (avec qui j'ai parlé espagnol finalement) était super fin! Mon tour fini, j'ai attendu François qui était à un autre comptoir, mais comme je le voyais plus, je me suis dit qu'il devait déjà être parti vers la porte d'embarquement. Finalement j'ai dû faire le tour du terminal environ 3 fois, je l'ai jamais trouvé! Je me faisais les pires scénarios du genre "on lui a mis de la drogue dans son sac" mais finalement il était juste parti avec un douanier pour faire réimprimer sa carte d'embarquement... Après nos retrouvailles émouvantes, on s'est envolés vers Minneapolis-la-magnifique.

On avait 4h d'escale. On s'est donc dit qu'on pourrait aller visiter la ville un peu. On a demandé à un agent de sécurité ce qu'on pouvait y faire comme activité et il était vraiment insistant pour qu'on aille voir "The Mall of America", le plus gros centre d'achats en Amérique du Nord selon ses dires. WOW! Mais qu'y avait-il tant à y voir? "Well, you know, it's a big mall!" Finalement, vous comprendrez qu'on a opté pour une courte visite du centre-ville. Pour s'y rendre, on doit prendre un tramway qui nous donne une idée rapide de la ville. Minneapolis n'est pas une destination SI intéressante en soi, mais pour une heure ou deux, c'est agréable! Située sur les rives du fleuve Mississipi, il y a pas mal de verdure. Le centre-ville ressemble un peu à celui de Toronto. On y a marché entre les buildings, on a assisté à un récital d'orchestre à  vents d'une école secondaire, on a mangé un traditionnel Subway (le meilleur rapport qualité-prix des fastfoods) puis on a testé leur "Skyline", un réseau de passerelles couvertes suspendues entre les immeubles. Et ce fut tout pour notre visite de Minneapolis!

En revenant à l'aéroport, on a vu avec horreur que la file pour la sécurité était assez longue merci... Heureusement, ça avançait plutôt rapidement alors on a pu arriver à l'embarquement à temps! Le 10h de vol vers Tokyo s'est fait rondement, mais la bouffe était vraiment moyenne, ce qui n'est pas peu dire venant des deux amateurs incontestables de la bouffe d'avion que nous sommes...

En volant au-dessus du Japon, on voit tout de suite que:
- Il y a des éoliennes le long des côtes
- Il y a beaucoup d'espaces verts (mais aussi toujours des constructions humaines)
- Les Japonais doivent beaucoup aimer le golf...

À l'aéroport de Narita, situé à 1h de train de Tokyo, on en a profité pour activer nos JR Pass qu'on avait achetées avant de partir. Qu'est-ce que la JR Pass? Une carte que seuls les touristes peuvent acheter, qui permet d'utiliser à volonté les trains du réseau de train Japan Railways (un des plus gros du Japon). Pour un peu plus de 500$ chaque pour deux semaines, c'est une aubaine (considérant qu'un aller simple de 2hen train express coûte un peu plus de 100$)! On pensait l'utiliser seulement pour se promener d'une ville à l'autre mais finalement, on a eu la surprise de pouvoir aussi l'utiliser à Tokyo pour se déplacer dans la ville, le réseau de transport en commun étant desservi par JR et par une compagnie de métro (ce qui en fait un réseau immense!). Bref, on a validé notre carte puis réservé nos billets de train vers Tokyo. La préposée voulait nous aider à nous retrouver dans le système de transport de Tokyo mais on s'est alors rendu compte qu'on n'avait pas l'adresse de l'hostel où on avait réservé... Cette étourderie a bien fait rire la madame mais nous, on se demandait vraiment comment on allait pouvoir se rendre... Finalement on a réussi à la trouver dans un courriel!

Les trains japonais sont vraiment bien: super propres, efficaces, toujours à l'heure. On a pu admirer la campagne japonaise avec des rizières, des petites forêts, et des petites maisons (qui ont vraiment l'air de qualité comparé aux campagnes qu'on voit habituellement dans les pays qu'on visite). En direction de notre hostel, dans le quartier Akasukabashi, on a eu droit à une grande discussion à sens unique avec une Japonaise qui n'avait pas l'air de comprendre qu'on pigeait rien de ce qu'elle disait! Les Japonais sont très rieurs, ça les rend sympathiques!

Puis, ce fut le moment de trouver l'hostel, ie notre premier contact avec le défi de "comment se retrouver dans Tokyo"... Il y a peu de noms de rue, quand il y en a c'est souvent le même pour les deux rues perpendiculaires, et il n'y a pas vraiment d'adresse comme chez nous. D'autant plus que les quartiers sont plus souvent qu'autrement parcourus de petites allées anonymes, où se trouvait officiellement notre hostel! On s'est finalement rendus au 7-Eleven (une chaine de dépanneurs omniprésente au Japon et en Chine) où un client a décidé de venir nous reconduire jusqu'à l'hostel! Merci! L'hostel était bien mais sans être extraordinaire. Super propre et confortable mais avec très très peu d'ambiance pour un Hi-Hostel! On a pris une petite marche dans le quartier, un quartier résidentiel avec des rues assez calmes, et on est tombés sur un petit temple au coin d'une rue avec de la verdure. On en croise quelques uns comme ça depuis qu'on est arrivés: un minuscule temple au beau milieu de nulle part coincé entre deux immeubles! Puis on s'est couchés à 21h00, décalage oblique!

C'est François qui poursuit! Après s'être réveillés en pleine nuit puis aux aurores (merci décalage horaire), j'ai profité du fait que j'étais complètement éveillé à 6h30 du matin pour aller acheter de quoi déjeuner. On avait amené du beurre d'arachide mais trouver du pain au Japon s'est avéré plus dur que prévu! Je suis finalement revenu avec 6 tranches de pain d'une blancheur éclatante avant de glisser stupidement sur le porche de l'hostel (il pleuvait). En déjeunant, Mémé et moi avons "discuté" en japonais avec une vieille Japonaise qui tenait beaucoup à nous parler!

On a ensuite emprunté des parapluies avant d'aller prendre le train vers le quartier Shinjuku. Contrairement aux idées reçues, les transports en commun de Tokyo ne sont pas toujours archi-pleins. Il y a beaucoup de monde, mais pas plus que dans le métro de Montréal... Il faut dire que la fréquence des trains est ahurissante: ils passent tous les 2-3 minutes! Et il est fréquent que plusieurs lignes desservent aussi la même station... À notre arrivée à la gare de Shinjuku, là par contre il y avait du monde! La gare est immense, et ça a bien dû nous prendre 15 minutes pour trouver le moyen d'en sortir. Sérieusement! On s'est rendus compte par après en lisant le guide que c'était "la plus importante station de metro du monde", avec 3 000 000 de passagers quotidiens!

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Guide du parfait usager du métro de Tokyo:

- Pour monter ou descendre l'escalier, vous devez suivre les flèches sur le plancher qui indiquent dans quel sens doit aller la circulation
- Dans un escalier roulant, vous devez rester à gauche si vous voulez être immobile. La ligne de droite est pour monter plus vite.
- Lorsque vous attendez un métro, vous devez vous mettre en deux lignes droites, question de laisser de la place aux gens pour sortir.
- Idéalement, ne pas parler au cellulaire dans le métro pour ne pas incommoder les autres usagers
- Si vous êtes en face de la porte lors de l'arrêt à une station, sortez du train pour laisser les gens entrer puis entrez à votre tour
- Faites semblant d'apprécier la musique tonitruante de piano-synthétiseur qui joue aux 30 secondes
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Shinjuku est à la fois le quartier des affaires et l'épicentre du nightlife de la ville. Évidemment, à 10h par un dimanche matinpluvieux, on ne venait pas pour y boire un verre! On s'est promenés dans les grandes rues vers l'édifice de la mairie de Tokyo, un immense complexe à l'architecture impressionnante. On est montés au dernier étage pour accéder à l'observatoire (gratuit, contrairement à l'exorbitant Tokyo Sky Tree, la "tour du CN" de Tokyo) et avoir une belle vue sur la ville, malgré la pluie. Constat: contrairement à ce qu'on pourrait penser, pour une ville de 30 millions d'habitants, Tokyo n'est étonnamment pas une ville en hauteur. La plupart des bâtiments n'ont que quelques étages de haut, ce qui en fait vraiment une métropole à taille humaine! Une fois redescendus, on a marché vers Electric Town, un petit district de Shinjuku où se concentrent les petits restos. On a arrêté notre choix sur une gargotte de ramen (nouilles). Comme dans plusieurs restos du genre, il fallait payer et commander en pressant le bouton du plat qu'on voulait sur une machine située à l'entrée du resto! Les chiffres sur la machine correspondaient à des images de plats. Pas évident au début! Nos bols de nouilles de soba (des nouilles brunes au sarrasin)  étaient finalement excellents!

On a poursuivi notre balade vers un grand parc du coin. En chemin, on s'est arrêtés pour que Mémé puisse faire une activité favorite des Tokyoïtes: magasiner! Détail cocasse: dans la grande surface de vêtements où nous étions (et dans ce type de magasin en général au Japon), les employées passent leur temps à "crier" la bienvenue aux clients et à les remercier de magasiner ici! Ensuite, on a marché dans un grand parc très joli, avec de grands boisés, des étangs, des ruisseaux, des pavillons et des personnes âgées qui faisaient de la peinture. Dans cet îlot de verdure, difficile à croire qu'on se trouve dans une agglomération aussi peuplée! En sortant, on a longé la voie ferrée (plutôt les 6 voies ferrées) vers le temple Meiji, le plus grand temple shinto (la religion japonaise) de Tokyo. Dédié à l'empereur Meiji, qui a mené le Japon sur la voie de la modernité à la fin du XIXe siècle, on y pénètre d'abord par une grande allée bordée par une forêt aux arbres immenses. On parvient ensuite au temple, qui était lors de notre passage le lieu d'au moins 3 mariages différents! Les mariées, toutes maquillées et habillées en habits traditionnels, étaient magnifiques et étaient photographiées sans relâche par les touristes! On croisait aussi beaucoup de femmes en kimono, venues probablement assister aux mariages (les hommes étaient, pour leur part, en veston). Après avoir fait le tour du temple et observé les immenses tonneaux de saké colorés offerts au temple par les producteurs nationaux, on est sortis de la forêt pour déboucher dans le quartier Harajuku. Harajuku est le repaire des fashionistas de Tokyo. Une visite de la rue Takeshita-Dori, où vibre la mode adolescente japonaise très particulière des "lolita" (des jeunes filles vêtues de robes bouffantes blanches ou noires, selon qu'il s'agisse ou non de "gothic lolitas"), était un passage obligé! Dans la minuscule rue bondée de monde, on retrouvait une myriade de  boutiques de vêtements et d'accessoire dédiés à cette mode et plusieurs fières représentantes de cette tendance! Sur recommandation du guide, on s'est arrêtés dans le sous-sol d'un magasin où des dizaines de pré-adolescentes s'amusaient à se prendre en photo et à se "photoshopper" sur des écrans spéciaux! On a pris une crème glacée puis on a continué notre marche dans Harajuku. Quittant la mode pop japonaise, on est tombés sur une large avenue où s'alignaient les boutiques chics. Une sorte de "5th avenue" en somme!

On est ensuite parvenus à Shibuya, un quartier très animé qui rappelle Times Square. Le coeur du quartier est sans contredit le célèbre "Shibuya Crossing", un passage piétonnier où s'élancent des centaines de personnes à chaque feu vert! Ce serait le carrefour le plus achalandé du monde à l'heure de pointe (2000 piétons traversent en même temps à ce moment-là!). Du haut de la station de train, c'est un ballet qui est effectivement très impressionnant à regarder! Après s'être fait donner des mouchoirs  publicitaires (?), on a exploré la rue piétonnière Centre-gai (oui, ça sonne drôle en français!) qui parcourt le quartier. Shibuya, c'est une longue suite de restos, de bars et de magasins branchés reliés par des rues étroites, et on prend plaisir à déambuler dans ce concentré d'énergie. On a soupé sans le savoir dans un resto chinois,  ce qui m'a permis de pratiquer un peu mon mandarin! Ça a fait plaisir à la serveuse, qui a peut-être décidé à ce moment-là de nous charger le prix japonais plutôt que le prix touriste écrit sur le menu traduit en anglais haha!

Terrassés par un coup de fatigue après le souper, on est revenus à l'hostel. Malgré l'heure (21h), on s'est couchés immédiatement!


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Observations pêle-mêle sur Tokyo et le Japon

- Les Japonais sont d'une politesse exemplaire et disent tout le temps "Arigato gozaimas" (merci beaucoup) dans toutes sortes de situations. Et ils le disent très très rapidement!  "Hai" (oui) est aussi très populaire: "hai hai hai hai"! On dirait que "non" n'existe pas, puisqu'ils ne le disent presque jamais!
- Les Japonais s'inclinent quand ils rendent un service. Dans le train, par exemple, la dame qui pousse le chariot à nourriture s'incline quand elle quitte le wagon, que quelqu'un ait acheté ou non! Souvent, s'incliner va de pair avec "arigato gozaimas"! Et plus on s'incline profondément devant quelqu'un, plus le respect porté à celui-ci est grand.
- Les chauffeurs de taxi portent une chemise blanche et parfois un complet et des gants blancs... Et ils arrêtent leurs voitures pour laisser passer les piétons, avec le sourire. Incroyable!
- Il faut toujours attendre le bonhomme vert piéton avant de traverser une rue, même s'il n'y a aucune circulation. On a traversé une fois quand il n'y avait pas d'auto et ça a déstabilisé les Japonais autour de nous...!
- Ne jamais donner de pourboire, ce serait insultant!
- Contrairement à ce qu'on pourrait penser, lorsque les gens portent des masques en public, ils ne le font pas pour se protéger des maladies ou de la pollution. En fait, les gens portent un masque quand ils sont malades pour ne pas contaminer les autres: tu parles d'une tradition à importer chez nous!!
- Les filles de Tokyo sont de vraies cartes de mode: talons hauts, jupes, robes, coiffures, maquillage...
- Les autos roulent à gauche, donc les piétons et les vélos doivent aussi circuler à gauche sur le trottoir!
- Quand on paie à une caisse, il est souvent préférable de déposer l'argent dans un petit plateau plutôt que de le remettre en mains propres à l'employé
- Le caissier compte le change devant nous pour s'assurer que le compte est bon. De toute manière, le change lui est souvent remis automatiquement par une machine qui s'occupe de remettre le change exact!
- Ils y a des machines distributrices dans les rues. Partout! Description à venir plus tard!
- Les Japonais traînent toujours un parapluie avec eux: contre le soleil brûlant ou contre la pluie! C'est un trait commun à l'Asie de l'Est, apparemment!
- Les rues sont très propres, aucun déchet ou presque!
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Le lendemain, en déjeunant, on a jasé un peu avec le gentil mais timide Uruguayen qui partageait mon dortoir. Il retournait à Montevideo aujourd'hui: le pauvre se dirigeait vers  30h de vol Tokyo-Houston-Rio de Janeiro-Montevideo! On s'est aussi fait aborder périodiquement par un vieux Japonais qui regardait la Coupe du Monde à la télé et qui voulait nous dire que le match qu'on regardait était celui qui opposait les USA au Portugal. Peu après, on est partis explorer la ville. Au menu aujourd'hui: le marché aux poissons, quelques jardins, une visite des quartiers centraux et la cité impériale. Mais avant, on a dû poireauter 20 minutes dans le train immobilisé à notre station de métro...

Pour qui visite Tokyo, le marché aux poissons de Tsujiki est un incontournable. Situé tout au sud de la ville, près de la baie de Tokyo (logique), c'est un immense marché couvert bourdonnant d'activité (l'un des plus gros au monde, apparemment). Dans ce lieu chaotique et sale qui contraste avec l'organisation rigoureuse et la propreté maniaque qui caractérise la société japonaise, des centaines de poissonniers s'activent à leurs étals où ils exposent les prises du jour tandis qu'acheteurs, badauds, touristes et chariots de transports s'entrecroisent dans les allées étroites. On y voit des poissons magnifiques aux côtés des poulpes, calmars, crustacés, coques, oursins, etc. Sans oublier naturellement la désormais célèbre palourde royale! Néanmoins, le roi des lieux demeure le thon rouge (que les Japonais consomment en quantité même s'il s'agit d'une espèce menacée). Les gigantesques quartiers rouge vif de ce poisson trônent au milieu des étals, et les meilleurs morceaux peuvent s'acheter à prix d'or lors des enchères qui ont lieu dès 5h du matin, tous les jours. Après avoir bien visité le marché (étonnamment, ça ne sent pas trop fort le vieux poisson) et fait un tour au marché aux légumes qui le borde, on s'est dirigés vers le marché extérieur. L'endroit, complémentaire au marché à poissons, est une succession de petites boutiques vendant des plats de poissons, des ustensiles, du thé, etc. On y dégusté quelques sushis et bu du matcha glacé, un thé vert en poudre vert fluo typique du Japon.

Délaissant les poissons, on s'est ensuite dirigés vers les jardins Hama-Rikyu Onshi-teien, un endroit prisé par les empereurs et les shoguns du Japon impérial. On s'y est baladés équipés d'un audioguide hi-tech (et gratuit) qui  nous donnait, grâce à son GPS intégré, des informations en temps réel au fur et à mesure de notre progression dans le jardin.  Ensuite, on a marché vers Ginza, le quartier  huppé de Tokyo. Là aussi, on se serait cru sur la 5th Avenue! On a magasiné chez Uniqlo, une chaîne japonaise de vêtements sise sur 12 étages (!) avant de se rendre compte qu'on avait faim.

Pour dîner dans le coin, le Lonely Planet conseillait les "depachika", i.e. les stands de bouffe du sous-sol de certains grands magasins. On est allés dans le très chic magasin Mitsukoshi, dont le sous-sol regorgeait de merveilles! En effet, il y avait plein de stands qui vendaient des boites à lunch toutes préparées, pour des prix très corrects (6-7 $), toutes aussi alléchantes les unes que les autres! Mémé a finalement arrêté son choix sur des sushis, alors que j'optais pour du poulet tempura. Nos deux plats venaient aussi avec des algues et des genre de concombres marinés, et le mien avec une purée d'oeufs sucrée. On a dégusté le tout sur la terrasse du 9e étage de l'immeuble. La belle vie!

Par la suite, on a quitté le quartier de Ginza pour entrer dans celui de Marunouchi. On a visité le Tokyo International Forum, le centre des congrès de la ville à l'architecture époustouflante. Mémé vous dira que j'ai peut-être été trop ébloui par l'endroit, mais c'était vraiment un bel édifice! En déambulant parmi les gratte-ciels du coin, on est tombés sur la jolie gare centrale de Tokyo, où on a réservé nos billets de train pour Kyoto. Ces petits tramites effectués, on est passés subitement du XXIe au Moyen-Âge en l'espace de quelques coins de rue, en apercevant les murailles de la cité impériale! On ne peut pas visiter le Palais impérial en soi (la famille impériale y vit toujours et les visites sont restreintes) mais on peut se promener le long des douves. Ce fut une balade bien sympathique, qui s'est achevée dans un parc un peu au nord de la cité impériale. On n'y est pas restés longtemps par contre en raison des maringouins et de la peur qu'avait Mémé qu'on attrape l'encéphalite japonaise!

Après avoir longé un temple, traversé une rivière et passé par-dessus 4 voies de chemin de fer, on a débouché dans le charmant quartier de  Kagurazaka. Les rues étroites, les petits magasins, les lumières, les lanternes, tout ça rendait l'endroit bien agréable! On le répète, mais parfois, à Tokyo, on a davantage l'impression de se trouver dans un petit village que dans une grande métropole! Kagurazaka fut toutefois la fin de notre longue promenade dans Tokyo ce jour-là, les pieds de Mémé criant grâce! De retour à l'hostel via un court trajet de train, on s'est reposés un peu avant de partir manger dans les environs. On avait repéré un petit resto chinois (encore!) qui avait l'air bien. Surprise par contre en entrant: l'endroit était tout enfumé! Explication: au Japon, les lois anti-tabac sont appliquées de manière complètement inverse de ce qui se fait chez nous. Ainsi, il est interdit de fumer dans tout endroit public, à l'exception de certaines "stations" (des genres d'abribus avec des gros cendriers) spécifiquement désignées à cette fin. Par contre, les établissements privés (restos, bars, etc.) ont le loisir de permettre à leurs clients de fumer, du moment qu'ils disposent aussi d'une "section" non-fumeur (laquelle peut être uniquement une seule table entourée de fumeurs...). Bref, dans ce resto chinois-là, tous les clients (des Chinois) fumaient comme des cheminées! Même si on déteste ça, on a choisi de rester finalement parce que ça avait l'air bon, que la serveuse était bien gentille et qu'on était pressés. La serveuse ne parlant pas anglais, on s'est grosso modo débrouillés en chinois, et on a vite reçu nos plats: une soupe gargantuesque pour Mémé et... un sauté de foie aux légumes pour moi. Meilleure chance la prochaine fois! (C'était pas si pire que ça finalement)...

Paranthèse: parlant de Chinois... Au Japon à date, on croise un nombre bien élevé de touristes chinois. Comme c'est habituellement le cas, ils voyagent plus souvent qu'autrement en grand groupe, précédé d'un guide qui tient un drapeau à la main! Outre la langue, on les repère facilement au milieu des Japonais plus réservés, car ils parlent bien plus fort! :) Comme quoi malgré les tensions territoriales Japon-Chine en mer de Chine, le tourisme semble toujours être florissant entre les deux pays!

On a quitté le resto en vitesse, on a déposé le reste de soupe à l'hostel puis on a pris le JR. Direction: le quartier d'Ueno, où nous attendait Julien, un ami d'un ami et collègue de travail à moi! Ça a été une très belle soirée! Julien habite au Japon depuis 3 ans, il y enseigne l'anglais. Il parle aussi parfaitement japonais, c'est très impressionnant! On a d'abord été dans un resto qui surplombait la station de train d'Ueno, où on a mangé une crème glacée au thé vert en forme de coeur (!) et bu une bière locale. Par la suite, on a rejoint les salariés japonais dans un bar extérieur. Au Japon, après leurs longues journées de travail, les travailleurs des bureaux japonais passent fréquemment leurs soirées à boire entre collègues. Et ils boivent beaucoup! Puisqu'ils finissent leurs journées tard, que le métro ferme à minuit, que les taxis sont exorbitants, qu'il n'y a pas de tabou social autour de l'alcool et que l'alcool est un important désinhibiteur au Japon (où les gens sont d'emblée plus "straight"), les soirées peuvent rapidement se transformer  en beuveries! Les derniers metros sont souvent plein d'hommes cravatés complètement soûls, qui sentent la robine, grognent des propos incompréhensibles et ont une démarche incertaine... La grande classe!

Naturellement, Mémé s'est fait complimenter par la serveuse  du bar (elle lui a dit qu'elle était très kawai, i.e. mignonne)! Après quelques bières, on a dit au revoir à Julien puis on est revenus à l'hostel pour dormir, accompagnés de salariés ivres dans le métro!

Bon,  après cette entrée interminable, on vous dit bonne nuit!

2 commentaires:

  1. Interminable? C'est déjà fini, plutôt. Comme, selon votre itinéraire ci-dessous, vous avez déjà quitté Tokyo et même Kyoto, je vous soumets ces impressions d'Amélie Nothomb, tirées de son dernier livre: "En 2012, sur l'album Bangarang de Skrillex, prodige américain de vingt-quatre ans, est sortie une chanson intitulée « Kyoto ». De toute évidence, Skrillex a compris ce qu'est cette ville aujourd'hui : sa musique est d'une violence inouïe. Si on tend l'oreille, on entend la splendeur des temples, mais elle est insérée comme les bulles d'un temps autre dans la résine d'un tissu urbain délirant.
    Certes, Tokyo est quatre milliards de fois plus moderne que Kyoto, mais c'est sa vocation de capitale et elle la maîtrise. Kyoto donne une impression de schizophrénie : la juxtaposition des époques y crée d'énormes différences de potentiel sans qu'aucun échange entre elles ne paraisse possible. Imaginez une ville qui soit à la fois aussi mystique et sublime que Pagan, aussi riche et bourgeoise que Bordeaux, aussi technologique et chaotique que Seattle : pour autant qu'une telle mixture soit imaginable, c'est ce qui évoque le mieux Kyoto.
    [...]
    Le soir, quand nous prenons le train pour Tokyo, nous sommes en overdose sensorielle. Nous ne sommes pas victimes du syndrome de Stendhal mais de ce que l'on pourrait appeler le syndrome de Mishima : si nous étions restés à Kyoto un jour de plus, nous aurions probablement incendié le Pavillon d'or."
    Sur ce, dormez bien et revenez vite nous conter la suite de votre voyage.
    K

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  2. Avez-vous apporté un unifolié ou un fleurdelisé? Comme les touristes chinois, vous pourriez les brandir à tour de rôle -ou ensemble- et voir les réactions suscitées.

    Merci de cette introduction à une mégapole qui réussit à garder des airs de village! C'est comme si on y était, ou presque...

    MM

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