samedi 28 juin 2014
Kyoto
Rebonjour!
Après 2 jours bien remplis de visite à Tokyo, on est partis vers Kyoto. Moi (MP) qui croyait que Kyoto était uniquement connue à cause de son Protocole, elle est surtout réputée pour ses innombrables temples. Elle a en fait été la capitale du Japon pendant plusieurs centaines d'années, et c'est apparemment une ville qu'il faut voir au moins une fois dans sa vie. Pour environ 700 km, Tokyo-Kyoto se fait en aussi peu que 2h15 grâce au Shinkansen, le train à grande vitesse du Japon! D'allure futuriste, à propulsion électrique (qui provient du nucléaire...), ponctuel à la minute près et super propre, c'est vraiment un moyen idéal pour se déplacer dans le pays! On s'attendait à des paysages bucoliques de rizières et de montagnes à perte de vue, mais on a finit par remarquer qu'au Japon, on dirait qu'il y a toujours une trace de l'activité humaine: poteaux électriques, routes, maisons etc etc, on dirait (à date) que ce n'est jamais uniquement naturel. En outre, on est ici dans la plaine centrale de l'île principale du Japon: c'est donc très peuplé et il y a des villes constamment! C'est par contre toujours agréable de pouvoir zieuter la manière de vivre des gens!
À Kyoto, l'auberge où on a logé était très bien: K's house, une chaîne présente dans tout le Japon où on risque de retourner puisque plus on y va, plus on a de rabais! En plus, on a pu découvrir les toilettes hi-tech japonaises: siège chauffant, bidet intégré, sent-bon, musique, faux bruit de flush: tout pour agrémenter ce doux moment...! (François : j'ai moi-même pu essayer les jets "nettoyants": disons seulement que le jet tiède/frais peut être assez puissant et qu'il faut penser à peser sur "stop" pour l'arrêter puisque ce n'est pas automatique ! Pas sûr que c'était une expérience agréable !)
Ensuite, on a commencé notre visite par la gare, un autre coup de coeur pour François qui a soudainement développé des goûts d'architecte pour tous les buildings aérés modernes qu'on croise (François: c'est vraiment un édifice impressionnant, bon!)! Au 11ème étage se trouvait l'étage des "ramen" (soupe de nouilles), où on a dîné. Puis on a pris le train vers le temple Fushimi-Inari Taisha, que Julien nous avait grandement conseillé la veille. En effet, il s'agit d'un très beau complexe, tout peinturé en orange fluo! Mis à part le temple, le clou du spectacle était un sentier dans la forêt balisé par des arches oranges gravées de mots japonais. On passe sous les arches tout au long du sentier, et c'est magnifique! De ce qu'on a vu, c'est un lieu très populaire pour prendre des photos mais dès qu'on s'éloigne un peu, on dirait que les gens abandonnent et on finit par se ramasser presque seuls sur les sentiers! Le sentier mène au sommet d'une petite montagne et on croise au passage des cimetières et d'autres petits temples. Bref: une bien belle visite, un de nos temples préférés!
Après, on a marché vers un temple qui paraissait vraiment impressionnant mais qui était malheureusement en rénovation à cause du tremblement de terre de 2012. Puis, on a visité un autre temple où on a pu entrer de justesse avant la fermeture, dans lequel on a aperçu des moines cogner sur un billot de bois, probablement pour une prière vu qu'on a vu plusieurs Japonais prier en claquant des mains ou en faisant du bruit. Malheureusement, on ne s'y connait pas encore assez en religions japonaises pour vous donner plus de détails!
Le guide nous conseillait de se promener dans le quartier de Gion le soir car il est le siège du nightlife chic de Kyoto. En effet, on y a vu plusieurs clubs privés, restos huppés et filles habillées en robe de soirée. C'est aussi un quartier de geisha: on peut en "louer" pour une soirée pour se divertir en les regardant danser! Cette activité est bien sûr au-dessus de nos moyens (500$/personne/soir) mais on espérait quand même en croiser une au hasard dans les rues, ce qui n'est malheureusement pas arrivé... Juste comme ça, les geishas sont des femmes spécialisées dans les arts de la danse et du chant traditionnel. Ce ne sont pas des prostituées, contrairement à l'idée véhiculée en Occident! Elles sont habillées en kimono colorés et se maquillent entièrement le visage de poudre blanche. Elles divertissaient autrefois nobles et puissants: aujourd'hui, elles sont le clou d'une soirée d'affaires haut de gamme! Bref, les geishas sont en soi une tradition médiévale japonaise qui, contrairement aux samouraïs, est toujours maintenue vivante! Après un souper de dumplings, on est revenus en longeant un petit canal illuminé de lanternes, notre coin préféré de Kyoto!
Tout le monde nous disait que Kyoto était une ville extraordinaire, mais finalement on ne peut pas dire qu'on a été vraiment charmés. Certes, il y a des quartiers vraiment jolis, qui doivent faire penser au Japon d'antan (petites maisons, ruelles étroites...) mais on dirait qu'en-dehors des temples et des jolies rues, tout est quelconque. Des immeubles en béton sans charme, pas tant de verdure comparé à Tokyo, des grosses rues... En fait, c'est une ville qu'on visiterait en se disant "bon bin, c'était ordinaire" s'il n'y avait pas les temples. Même si j'avoue que j'aurais cru le contraire, je peux dire qu'on préfère finalement Tokyo à Kyoto!
Le lendemain, on voulait planifier un peu notre itinéraire alors on en a profité pour déjeuner longuement au buffet déjeuner du resto attenant à l'hostel, qui paraissait finalement mieux sur papier qu'en réalité! Kyoto est une ville assez plate (dans le sens de peu accidentée là) car elle est située dans une cuvette de montagne. Il y fait donc chaud mais c'est parfait pour le vélo! On a donc loué des vélos à l'hostel et on est partis vers un des gros temples de Kyoto (Kiyomizu-dera). Gros temple = populaire = hordes de touristes en tours guidés. On aurait dit que la Chine au complet s'était donné rendez-vous au temple! On a remarqué à force de visiter 3000 temples par jour qu'on préfère souvent les petits temples plus discrets, qui attirent forcément moins de touristes et qui ont donc une meilleure ambiance selon nous! Malgré tout, ledit temple avait une attraction assez spéciale: on pouvait entrer dans une grotte complètement sombre qui représente en fait l'intérieur d'un utérus. Je ne sais pas si vous êtes souvent allés à l'intérieur d'un utérus mais en effet, il fait noir, et on doit se diriger en tenant une rampe en bois. Puis, on arrive devant une roche sacrée et on peut faire un voeu en la touchant! Puis on sort de l'utérus (ce qui, vous l'aurez compris, représente la naissance, avant d'être fin prêts à aller visiter le temple!
À l'époque, une plateforme devant le temple principal était utilisée pour que les fidèles puissent sauter de 18 mètres de haut. S'ils survivaient, leur voeu était exaucé. S'ils mourraient, bin c'est ça... Heureusement c'est interdit aujourd'hui, une chance car j'aurais dû retenir François-le-téméraire! Quand on s'éloignait un peu du temple principal, on avait droit à d'autres petits temples, mignons au milieu de la nature environnante!
Après, François-le-GPS a été mis à rude épreuve et on a dû chercher pendant 30 minutes ce qui était supposé être "la plus belle rue d'Asie". On se rappelle qu'il n'y a pas de noms de rue pour se repérer au Japon! On a quand même fini par trouver la rue: elle était bien mignonne, avec des vieilles maisons japonaises à la devanture de bois. On y a croisé 4 jeunes Japonaises qui nous ont salué en gloussant, ont dit que François était un "beautiful boy" et étaient toutes énervées de savoir qu'on était des "boyfriend-girlfriend" depuis longtemps! Bien sûr, on a pris des photos avec elles! Au Vietnam on avait remarqué que les Asiatiques aimaient faire des signes de ''peace" sur leurs photos, he bien 4 ans plus tard c'est encore le cas!
Puis, on a déambulé en vélo devant d'autres temples, où on n'entrait pas tout le temps parce qu'à coup de 4$ l'entrée, on passerait toutes nos économies à Kyoto! De toute manière, l'extérieur est souvent plus impressionnant que l'en-dedans! Pour le dîner, on a jeté notre dévolu sur un petit resto japonais traditionnel, où on a mangé sur des tables basses et des tatamis! La dame du resto était vraiment cute: elle s'est donné comme mission de surveiller nos vélos stationnés dans la rue pour être sûre que la police ne viendrait pas les prendre. Parce qu'à la quantité astronomique de vélos qui sont en circulation à Kyoto, la ville a décidé d'instaurer des parkings à vélos et si on ne suit pas cette consigne, la police peut les confisquer et on doit payer une amande pour retrouver son vélo! Quant à lui, le resto était super bon, on a mangé un "set meal" donc soupe miso, riz, cornichons marinés, tofu soyeux dans de la sauce soya, plat principal et thé! Le tout pour 8,50$. Finalement, le Japon est super cher pour dormir (environ 30$ chaque pour un dortoir) mais pour les repas, on s'en sort entre 5$ et 9$ environ par personne, ce qui n'est vraiment pas trop pire. Il y avait une famille d'Américains bien sympathiques avec qui on a jasé un peu! Bien repus, ce fut le temps de visiter le temple Nanzen-ji, qui avait un beau petit sentier dans la montagne. On s'est ensuite rendus vers le temple Honen-in par le "Chemin de la philosophie", qui longe une petite rivière qui passe près d'un dédale de petites maisons. On a beaucoup aimé le temple, surtout pour ses jardins (et le fait qu'on était presque seuls à l'intérieur)!
Après avoir mangé une crème glacée au thé vert (celle de François était officiellement au "soda" mais goûtait la gomme balloune), on a fait une petite virée au centre d'artisanat de Kyoto avant d'emprunter une belle piste cyclable le long d'une grosse rivière au milieu de la ville. Ce qui est drôle c'est que la rivière est "pavée"! Le lit de la rivière a été partiellement changé pour du béton et des pierres taillées. Il y a des petites chutes artificielles qui font un joli bruit d'eau mais ce n'est pas aussi joli qu'une rivière sauvage, selon nos critères bien sûr! Le dernier temple de la journée était le Daitoku-ji, un complexe de temples assez gros, éparpillés dans une petite forêt et de beaux jardins. On était pratiquement tout seuls et aucun des temples n'était en rénovations (contrairement à beaucoup des temples populaires qu'on a visités). L'ambiance était vraiment zen et c'est un des temples qu'on a le plus aimé!
En revenant vers l'hôtel, on est passés par le Palais impérial, un site immense avec de grosses allées en gravier. Ce n'était vraiment pas si exceptionnel pour un palais mais le coucher de soleil rose a un peu racheté le tout!
Au centre-ville de Kyoto (qui n'a tout de même pas de gratte-ciels très hauts), on a mangé dans un resto de sushis génial: tous les clients sont assis autour des chefs, qui déposent les assiettes sur un tapis roulant. À la fin, on paie selon le nombre d'assiettes qu'on a mangées! C'était suuuuper bon, même selon François qui n'adore pas les sushis en tant normal! En plus des sushis et sashimis de poisson, il y en avait aussi au boeuf et au canard (et aussi à la pieuvre, avec les ventouses là). Finalement, fatigués de notre journée à vélo (parce que finalement, il y a beaucoup de faux plat mais ça personne ne le dit!) on est restés tranquille à l'auberge de jeunesse à écrire le blog dans la salle commune!
En se réveillant après une petite grasse matinée de mon côté, on a profité de nos passes de train pour aller voir de nos propres yeux la photo de couverture du Lonely Planet, un sentier au milieu d'une forêt de bambous! L'atmosphère d'une forêt de bambous est particulière: le vert est éclatant dans les feuilles en haut mais le bas est dénudé. C'est très joli! On s'est éloigné de la forêt pour marcher dans les environs, un quartier de banlieue aisé avec des petits temples parsemés ici et là, dont un avec un étang plein de lotus!
Après avoir mangé un curry non-épicé (qui aurait dit que ce serait si populaire au Japon?), on a pris un tramway à un seul wagon vers le temple doré Kinkaku-ji, un must de Kyoto. Malgré la quantité de gens présents, il était vraiment magnifique: un pavillon peint en or au milieu d'un lac! C'est parmi les plus beaux qu'on ait vus je dirais. Par contre, le ciel couleur apocalypse a fini par se déchaîner et une pluie torrentielle s'est abattue sur le site pendant une bonne demie-heure. Réfugiés sous notre parapluie, c'était encore plus beau avec la pluie (et vide de monde)!
Complètement trempés, on s'est rendus vers le temple zen Ryoan-ji, qui contiendrait le jardin zen (avec des roches et des dessins dans le gravier) le plus connu du Japon. Puis, on est revenus au centre de la ville (la plupart des temples et attractions de Kyoto sont en effet situés en périphérie de la ville). Après avoir contemplé de l'extérieur le château du shogun (l'équivalent du général en chef dans le Japon médiéval), on est repassés par le centre-ville via une artère commerçante couverte, un peu comme la rue St-Hubert à Montréal... Après un autre bon souper (décidément on ne peut pas se plaindre de la bouffe japonaise!), on est revenus vers l'hostel le long des petites rues illuminées aux lanternes d'un quartier de geisha, Ponto-cho. Ça faisait une bien belle ambiance!
J'espère que vous n'avez pas eu une overdose de temples! Sayunara!
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"Le matin, dans les auberges japonaises, on passait désormais des chants d’oiseaux enregistrés sur bande magnétique car il ne subsistait plus d’oiseaux à proximité des habitations. De nombreux bars à sushis s’étaient même automatisés, et l’on voyait les clients se servir dans les plats qui passaient devant eux sur un tapis roulant en boucle, et emplir leur tasse de thé aux distributeurs disposés de loin en loin sur le comptoir." Un bouddha de pacotille, de James Melville, v.o.a. 1990, v.f. 1998
RépondreSupprimerK
Haha c'est vrai qu'il y a des faux bruits d'oiseaux parfois!!
SupprimerMerci d'avoir complété votre carte. J'ai hâte de découvrir ce que vous êtes allés voir.
RépondreSupprimerK